Pour une autonomie énergique, la coopération italienne a doté le lycée Limamou Laye d’une centrale d’une capacité de 67 000 kwh par an. L’Italie vient de réaliser la plus grande centrale solaire sénégalaise au lycée Limamou Laye de Guédiawaye dans le cadre de la coopération entre l’Etat du Sénégal, le Ministère italien des Affaires Etrangères, la province de Milan et l’Université polytechnique de Milan. « La centrale qui possède une capacité de 42 KW de puissance est en mesure de produire 67 000 kwh par an », d’après M. Gian Paolo le chef du projet.
Le coût global du projet s’élève à 1300 000 euros soient 900 millions de francs CFA avec diverses composantes, à savoir la création de deux laboratoires informatiques contenant 20 ordinateurs chacun, la formation en informatique des élèves et des professeurs du lycée en vue de l’obtention d’une licence européenne dans ce domaine. Cette enveloppe prend également en compte, selon M. Paolo, la rénovation du toit du bâtiment abritant les panneaux solaires, ainsi que la prise en charge de 40 moniteurs dispensant les cours à distance. Ces différents volets du projet sont déjà exécutés et ont pris fin depuis deux ans maintenant.
Cette centrale est une bouffée d’oxygène pour le lycée technique, qui compte 5500 élèves, utilisant beaucoup d’énergie électrique pour faire tourner les nombreuses machines. Les coopérants italiens ont reproduit les expériences qui ont fait florès chez eux. Où 42 écoles de la province de Milan fonctionnent au solaire. Un modèle garantit à nombre d’établissement scolaires européens, une indépendance énergétique, dans ce continent pourtant beaucoup moins ensoleillé que l’Afrique.
Interconnexion
La centrale est composée de 168 panneaux solaires de 245 Watts chacun, pour capter l’énergie solaire recueillie dans un coffret électrique par six (6) câbles d’onduleurs qui transforment le courant continu en courant alternatif utilisé pour l’éclairage. Neuf (9) autres onduleurs s’occupent à satisfaire la demande en électricité en vue du fonctionnement des divers matériels. Mais, si aucune demande en électricité n’est formulée, les onduleurs orientent la masse énergétique vers les 96 grosses batteries de 2 Volts 600 ampères chacune qui conservent le courant, les onduleurs s’arrêtant une fois que toutes les batteries sont pleinement chargées.
Selon M. Gian Paolo le chef du projet, si pendant les vacances la consommation d’électricité baisse, il y a un surplus d’énergie que le lycée peut vendre à la Société Nationale d’Electricité. Le contrat est à signer d’après M. Paolo qui soutient que, techniquement, le transfert du surplus de courant vers la SENELEC est possible. Il suffit simplement, de tourner le bouton d’un coffret de la centrale pour y arriver, explique t-il. Tout comme l’inverse peut se produire si pour les besoins d’une éventuelle maintenance ou pour d’autres raisons, le lycée a besoin de disposer de l’électricité produite par la société d’électricité.
Une loi relative aux énergies renouvelables votée en 2010 rendue et effective en 2011 autorise cette transaction ; mais ce sont les décrets d’application relatifs aux tarifs et aux autres modalités qui tardent encore à être pris. Néanmoins, le gouvernement a autorisé 10 agréments pour la réalisation d’une grande centrale de 20 000 Kwatts. Le projet en cours d’exécution permettra de fournir de l’électricité à près de 26 000 foyers sénégalais ; mais il se heurte à un problème d’espace, cette grande centrale devant être installée sur un terrain couvrant 20 hectares, selon Gian Paolo.
Sécurité
En attendant la concrétisation de cet autre projet la centrale fait l’objet d’un suivi par M. Moustapha Sow, responsable du laboratoire sur les énergies renouvelables au sein de l’Ecole Supérieure Polytechnique de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar. Une tête pensante qui a beaucoup contribué à la supervision du projet. En effet, grâce au système informatisé, toutes les données sont recueillies et sont consultables par tous au niveau du site qui mentionne le niveau de production, le fonctionnement, de même que diverses informations météorologiques. L’administrateur de la centrale qui gère le mot de passe peut éteindre la centrale à distance. Un dispositif permettant de parer à toute éventualité en cas d’urgence ou de nécessité, bien que le laboratoire du lycée géré par deux professeurs en électrotechnique que sont MM. Saliou Mbaye et Malal Diaw contrôlent eux aussi toutes les données envoyées par la centrale.
Ce projet pilote démontre à suffisance l’importance pour le gouvernement de s’engager dans le domaine de l’énergie solaire pour permettre aux hôpitaux et aux écoles de disposer de leur propre énergie. L’exemple de la centrale solaire du lycée Limamou Laye indique très clairement que beaucoup d’institutions peuvent être autonomes en la matière. Il suffit d’un accompagnement des pouvoirs publics pour transcender les difficultés liées au déficit énergétique.
Source : lagazette.sn