Les champs s’élargissent et se diversifient. Aux côtés de l’aide humanitaire, de l’aide « projets », de l’aide « programme », de nouvelles formes d’action internationale apparaissent, confortées par l’existence de nombreux réseaux de pouvoirs locaux, géographiques ou thématiques. Les collectivités européennes peuvent maintenant s’unir et leurs réseaux passent des conventions avec les Nations Unies ou la Banque Mondiale. Elles peuvent créer des fonds d’intervention pour lutter contre la fracture numérique ou contre le Sida.
La loi Thiollière de 2007, qui conforte et élargit la loi de 1992, fait de l’action internationale une compétence à part entière des collectivités et permet une grande liberté d’initiative, y compris dans les cas d’urgence. La loi Oudin/Santini de 2005 permet aux collectivités territoriales de mobiliser des fonds pour des projets « eau et assainissement ».
Depuis 30 ans, Cités Unies France a été de tous les combats et de toutes les avancées en matière de coopération décentralisée. L’association a pu faire évoluer les pratiques et inspirer l’évolution législative. Plus que jamais, elle est à l’écoute de l’évolution de la coopération décentralisée.
Actuellement, Cités Unies France est présidée par Charles Josselin, vice- président du conseil général des Côtes d’Armor, sénateur et ancien ministre de la coopération et de la francophonie. Il succède à ce poste à Bernard Stasi. Une convention régulièrement renouvelée avec le ministère des affaires étrangères et européennes donne à l’association mission d’animation et de coordination pour l’ensemble des collectivités locales françaises engagées dans la coopération internationale. Elle forme un réseau unique de solidarité entre les collectivités et vers le monde.
La première activité de Cités Unies France est l’animation des groupes-pays. Réunissant les collectivités françaises travaillant sur un même pays, ces groupes sont présidés par un élu. Au nombre de 27, répartis en 5 pôles continentaux, ils permettent d’impulser, de mutualiser, de « capitaliser » et de mettre en œuvre des actions coordonnées. Ils assurent, de plus, un lien précieux avec les autorités et les institutions des pays, ainsi qu’avec les postes diplomatiques.
Au-delà de cette approche géographique, CUF privilégie de plus en plus des approches transversales sur les thèmes correspondant aux évolutions de la coopération décentralisée. Citons la jeunesse et l’international, les consommations responsables, le tourisme solidaire, les objectifs du millénaire pour le développement, l’appui institutionnel ou la question des migrants dans la coopération décentralisée. Ces réflexions donnent lieu à des colloques et à des publications.
L’objectif de ce pôle est de promouvoir la coopération décentralisée, d’organiser des rencontres entre les différents acteurs qui interviennent en Afrique et à Madagascar, de mener des travaux de réflexion sur les problématiques actuelles de la coopération internationale.
L’activité du pôle Afrique est aujourd’hui structurée autour de huit groupes-pays. Chacun d’eux est présidé par un élu local français :
Bénin (Président : Georges Aurore, Créteil, p.i.)
Burkina Faso (Président : Michel Roux, Chambéry, p.i.)
Mali (Président : Guy-Michel Chauveau, La Flèche)
Mauritanie (Président : Michel Sapin, Argenton-sur-Creuse)
Niger (Président : André Bussery, Juvisy-sur-Orge, p.i.)
Sénégal (Présidente : Janine Planer, Bouguenais, p.i.)
Togo (Président : Norbert Béalu, Bressuire, p.i.)
Madagascar (Président : Jean-Louis Destans, Département de l’Eure).
La coopération décentralisée franco-africaine se caractérise par son ancienneté, son dynamisme et sa capacité d’innovation. Plus de 400 partenariats sont connus sur l’ensemble du continent. Caractérisée historiquement par une la forte implication du tissu associatif au travers de comités de jumelage, les partenariats de coopération décentralisée sont aussi les premiers à avoir expérimenté des actions dans le cadre de programmes concertés , ou encore à réfléchir sur la coopération de « territoire à territoire », impliquant le plus d’acteurs possibles. Par ailleurs, la place des migrants et la question de la réciprocité dans la coopération décentralisée sont souvent abordées.
La coopération avec l’Afrique subsaharienne est également en pleine mutation. De plus en plus de grandes collectivités (intercommunalités, villes importantes en nombre d’habitants, conseils généraux et régionaux) s’engagent et l’ensemble des partenariats tentent d’allier appui à la décentralisation avec l’accès aux services essentiels des populations.
Ces deux dernières années ont vu aborder des réflexions et activités transversales au sein des groupes-pays du pôle Afrique, à l’initiative ou en lien avec les pôles thématiques de Cités Unies France et des institutions et structures partenaires, visant à inciter les collectivités engagées dans différents contextes nationaux à confronter et débattre de leurs pratiques :
Des sujets d’actualité ou auxquels les collectivités françaises sont régulièrement confrontés au sein de leurs partenariats seront traités ou réabordés de manière approfondie dans les mois et années à venir, tels que par exemple : la crise alimentaire, le développement économique, les questions foncières.
Cette année 2008, une attention toute particulière sera portée à l’accompagnement des nouvelles équipes en charge de la coopération avec l’Afrique au sein des collectivités françaises, par la mise à disposition d’outils communs : actualisation et analyse des répertoires et informations disponibles sur les partenariats, poursuite de l’édition de dossiers-pays, rédaction d’articles et notes.
Date de création : 1989
Plus de 100 collectivités françaises composent ce groupe-pays. Il se compose en majorité de communes et de leurs comités de jumelage, de structures intercommunales, de conseils généraux et régionaux.
Une cellule d’animation composée de représentants du groupe-pays (élus, agents locaux et représentants associatifs de collectivités de taille diverse), se réunit chaque trimestre pour définir et de mettre en œuvre les axes de réflexion et de travail qui orientent les activités du groupe et servent de base aux réunions plénières.
Au sein du groupe-pays Sénégal ont été mis en place deux « sous-groupes » :
en 1999, le sous-groupe « Casamance » animé par Jean-Claude Magalhaes,adjoint au maire de Cherbourg-Octeville (successeur de Pierre Robert, de Bretteville-sur-Odon)
en 2006, le sous-groupe « Vallée du Fleuve », animé initialement par la ville de Commercy et par le Conseil Régional Nord Pas-de-Calais.
Plusieurs publications ont été réalisées :
Rapport d’évaluation globale de la coopération décentralisée franco-sénégalaise (1999)
Répertoire 2007 des partenariats de coopération décentralisée franco-sénégalaise (2007)
Dossier-pays Sénégal (2007)
Les activités du groupe-pays Sénégal ont été denses depuis sa création :
Rencontres franco-sénégalaises (1992),
Organisation de missions conjointes (nov 2002, avr 2003, nov-dec 2004).
Evaluation de l’action des ONG et des collectivités territoriales françaises et de leur place dans la politique française de coopération avec le Sénégal, pilotée par le F3E, réalisée par Cap Juby avec la participation du Ministère des Affaires Etrangères, de Cités Unies France et de représentants d’ONG (2005-2006)
Participation aux Journées de la Coopération Décentralisée organisées à Saint Louis du Sénégal (juin 2006)
Organisation d’un « Forum des Coopérations décentralisées en Casamance », Ziguinchor (26 & 27 janvier 2007)
L’intégration de nouveaux partenariats ou de partenariats renouvelés, un projet d’assises de la coopération décentralisée en 2009 après les élections municipales au Sénégal, ainsi que la poursuite des travaux des années précédentes sur la santé, le codéveloppement, la formation professionnelle, le tourisme, renforcement des relations avec les associations sénégalaises d’élus, Agences Régionales de Développement et ministères sénégalais en charge des collectivités et de la coopération décentralisée, devraient rythmer la vie du groupe-pays Sénégal en 2008.